"Il faut rapidement vivifier notre démocratie"

Le phénomène de violence qui se propage dans notre pays devrait nous faire prendre conscience que la tâche la plus urgente est d’y mettre fin.

Il n’est plus acceptable qu’en France, à Marseille dernièrement, une femme soit tuée par une balle perdue, laissant des orphelins. Que nos cités deviennent des foyers de règlements de comptes liés au trafic de stupéfiants.

Il est intolérable que des élus soient menacés, comme les maires de Sénas ou dernièrement celui de Saint-Brevin-les-Pins après l’incendie criminel de leurs biens.

Il est inadmissible que l’anthropologue Florence Bergeaud Blackler, qui étudie l’entrisme des Frères musulmans, soit menacée de mort, tout comme les étudiants de l’UNI de l’université de Grenoble qui militent contre « le 10 améliorable » (cette mesure consiste à mettre un 10/20 à tous les étudiants qu’ils aillent aux partiels ou pas, qu’ils rendent une feuille blanche ou pas, qu’ils produisent un examen convenable ou pas…).

Que le petit-neveu de l’épouse du chef de l’Etat soit agressé physiquement pour ces seuls liens de parenté.

Il est criminel que lors des manifestations, des policiers risquent leur vie à cause de jets de cocktail Molotov ou autres objets dangereux.

Il est honteux que des centres-villes et des commerces soient saccagés lors de ces mêmes manifestations.

Les responsables de ces actes ont des mobiles différents, mais tous considèrent que la fin justifie les moyens et donc que la violence soit devenue un mode d’action légitime. Cette idée gagne du terrain : extrême droite, extrême gauche, islamisme, wokisme, écologie radicale…. C’est inacceptable et dangereux pour la démocratie.

Ces drames devraient susciter une réaction générale. Mais après la colère, passivité et résignation s’installent. Chacun vaque à ses occupations feignant de ne rien voir. Cette lamentable démission collective laisse le champ libre à la violence. D’autres, profitant de la peur et du malaise, utilisent la violence à des fins politiques. Récemment encore, un député de LFI, évoquant l’exécution de Louis XVI, incitait à cette violence contre le président de la République !

Il faut rapidement vivifier notre démocratie. C’est la tâche urgente qui incombe tout à la fois à l’Etat, aux élus, et au-delà aux citoyens eux-mêmes. Elle concerne la justice, l’éducation, la culture politique, l’éthique de la vie en société…

La démocratie ne se réduit pas qu’aux élections. C‘est une culture, celle du débat. A l’opposé de la violence, elle canalise les conflits par le dialogue et les oppositions dans la recherche de solutions.

Bernard Destrost, Maire de Cuges-les-Pins.