Lettre de Frère Antoine aux habitants de Cuges
Il y a bien longtemps, au printemps 1227, je suis passé par chez-vous.
Je partais de France pour ne plus y revenir. Saint François me rappelait en Italie pour me confier les
communautés des frères de la région de Venise et de Padoue. J’y arrivais fin de l’année 1227. L’après-
midi du 13 juin 1231, après un intense travail, le Seigneur me rappela à lui.
A Cuges vous ne m’avez pas oublié. Dans vos maisons on se rappelait le miracle accompli au « Logis de
Conil », ce printemps 1227. Le récit en est rapporté dans les actes du procès de ma canonisation sous le
titre « La délicatesse d’Antoine ». C’est ainsi que je suis devenu St Antoine de Padoue, docteur de l’Eglise,
le 30 mai 1232.
Pendant la peste noire de 1348, Clément VI, pape d’Avignon, envoie le cardinal Guy de Montfort de
Boulogne à Rome pour ouvrir l’année sainte. Au cours du voyage de la cour pontificale, à Cuges, Le
Cardinal tombe malade, de la peste dit-on. Il est soigné par les femmes du village. Si bien qu’il guérit !
En remerciement, il promet aux habitants de Cuges de leur apporter à son retour d’Italie, une relique du
« Saint de Padoue » puisqu’il devait participer à la translation de mon corps. Ce qui fut fait en 1350.
En 1981, Jean-Paul II demande une étude et une analyse de ma dépouille, ce qui fut fait ainsi que des
prélèvements. En 2012 Les frères de la Basilique de Padoue offrent, en cadeau, une nouvelle relique
authentifiée à la paroisse de Cuges.
Chers amis, chères amies de Cuges, je sais combien vous avez pris soin de moi au long des siècles. En
1642 vous avez consenti d’énormes sacrifices pour m’offrir un reliquaire en argent et son ciborium de
bois doré, celui-là même que vous portez pour ma fête. Puis en 1870 vous avez construit une nouvelle
église, il fallait accueillir les nombreux pèlerins qui venaient me visiter. Aujourd’hui, vous pouvez toujours
y entrer, entre vous et moi c’est une affaire de cœur.
Vous savez combien de fois je vous ai montré ma sollicitude et ma protection dans les dangers. Je peux
encore vous aider à être des témoins courageux de la vérité, de la justice, de la liberté, à construire la paix
et les relations fraternelles.
Je reste avec vous. Pax et Bonum.
Votre frère Antoine.